On part d’Arusha le matin pour le trek avec 2H de bus pour rejoindre la « Marangu Gates » au pied du Kilimandjaro.

Finalement, on sera juste deux, je fais l’ascension avec un gallois, Joël. Ses premiers mots sont diriger vers le prochain match de rugby Pays de Galles/France où le Pays de Galles joue le grand chelem… J’espère que la France va briser son rêve de grand chelem !

On fait la connaissance de notre guide Franky, il ressemble grave à Dr. Dre ! Il va faire avec nous sa 366eme ascension du kili ! Grosse expérience, c’est plutôt rassurant.
On aura également avec nous un assistant guide, deux porteurs et un cuisiner.

Il faut s’enregistrer dans le registre du parc puis c’est parti pour 4H de marche dans « the rain forest » avec déjà un petit 1000m de dénivelé positif pour dormir à 2 780m.

On traverse une forêt tropicale dense et humide, après 1H de marche, la vue est très répétitive.

On arrive à Mandara Hut pour passer notre première nuit.

Après une pause, on part voir un cratère et une vue dégagée sur la montagne.

Les huts sont plutôt mignonnes, contrairement au Népal, elles sont étanches !

Réveil difficile pour un départ à 07H. Aujourd’hui le tarif est encore de 1000m de dénivelé positif pour 11 km de marche. On va dormir à Horombo Hut qui va être notre camp de base puisque l’on va y dormir trois nuits.

On part sous un grand soleil, on sort de la forêt pour enfin avoir une vue sur « Kibo » qui est la montagne la plus haute du Kilimandjaro.

La montagne paraît très proche, presque atteigniable dans la journée, mais ce n’est qu’une impression.

Sur le Kilimandjaro la météo change très rapidement, on se retrouve sous un mur de pluie alors que j’ai laissé mes affaires de pluies dans mon sac à dos porté par un porteur… Heureusement que Franky a un parapluie, je suis déjà suffisamment malade !

Le camp est à 3750m, on va y passer la journée du lendemain pour s’acclimater à l’altitude.

Toutes nos affaires sont trempées et on aura beaucoup de difficultés à se réchauffer.

Je vais dormir avec un masque de japonais pour éviter de contaminer Joël !

Jour 3

La nuit fut horrible, je ne n’ai pratiquement pas dormi. Je n’arrête pas de tousser, je me sens vraiment pas au top et pourtant j’ai avalé la moitié de ma pharmacie. Je commence à psychother sur les maladies africaines, j’envisage même d’abandonner… Heureusement, Joel est médecin, il m’a tout de suite rassuré. L’ascension me paraît tout de même compliquer, je me sens exploser.

Départ tranquille vers 09H pour faire un tour de deux heures de marche pour monter à 4 100m puis pour revenir au camp.

On voit voir des rochers que l’on appelle « Zebra Rock’s » pour leurs rayures blanches et noirs.

Puis on va avoir une belle vue sur Kibo. On aperçoit le chemin pour atteindre le sommet, ça me rebooste complètement !

On glande pendant tout l’après midi.

Jour 4 et 5

Je fusionne ces deux journées car elles sont indissociables et s’enchaînent sans véritable nuit de sommeil !

On part à 07H pour rejoindre Kibo Hut à 4 750m.

Il faut économiser notre énergie, on marche très doucement, « Pole Pole » comme on dit ici.
En plus, on s’acclimate mieux à l’altitude en marchant doucement.

La vue est lunaire, il n’y a pratiquement plus de végétation.

Il ne fait pas particulièrement très froid, je me protège du soleil qui est ultra agressif.

On aperçoit le chemin pour l’ascension finale, c’est pas une blague, le chemin est droit vers le sommet du cratère !

On arrive à Kibo Hut vers 14H, les logements sont de grands dortoirs.

On se repose, on va dîner à 16H30, l’appétit à cette altitude n’est pas très présent mais il faut se forcer, c’est notre « diesel » pour atteindre le sommet.

À 18H, on part péniblement se coucher pour un réveil à 23H pour un départ dans la demi-heure !
Là, il ne faut pas trop manger car on risque de vomir pendant l’ascension.

Pendant sept heures, dans le noir complet de la nuit, la seule chose que tu voies, c’est les fesses du mec qui est devant toi !

Tu ne sais jamais où est la fin, c’est horrible comme impression. Plus tu avances et plus la pente est raide.

C’est un combat contre la montagne, je pousse le cri des spartiates pour me motiver : « Hhhaaaooouu » !!!!
Lucas mon futur partenaire d’ascension du Mont Blanc vient de remplir son contrat en courant le semi-marathon de Paris en 2H. Je ne peux pas le décevoir, encore une fois, je pense à lui dans la difficulté pour me surpasser !

La veille, la France a perdu au rugby face au Pays de Galles qui réalise le grand chelem. Joel était méga en kiff, je craquerai pas face au Gallois dans l’ascension !

D’un coup, sans prévenir, tu arrives à Gillman’s Point qui est le point sur le rebord du plateau du cratère à 5 685m.

Avec Jo, on se prend dans les bras, on nous a dit que le plus dur était derrière nous !

En réalité, c’est faux, il y a encore 1H30 pour atteindre le sommet à Uhuru Peak à 5 985m.

Le jour se lève, c’est superbe, il n’y a rien au dessus de toi, je culmine l’Afrique !

Joël commence à vraiment pas se sentir bien, mais c’est un Gallois, il ne lâchera rien encore plus face à un français !

On atteint le sommet à 07H du mat après donc 07H30 de marche, on verse chacun une larme, on est fier d’être arriver au bout ! On se prend tous dans les bras, Franky nous félicite, c’est un super moment qui est vraiment gravé en moi.

Il y a en fonction des conditions météos entre 50 et 60% des participants qui arrivent au sommet.

On est au top du continent africain !!!

J’ai gagné en mental, un sommet c’est plus dur psycologiquement car contrairement à un col comme Thorong pass où tu es obligé de passer sinon demi-tour, là quoi qu’il arrive tu vas faire demi-tour !!!! Tu peux donc plus facilement craquer.

On a donné beaucoup d’énergie pour atteindre le sommet, on est cuit… J’ai les jambes coupées. À cette altitude, il y a seulement 48% de l’oxygène du niveau de la mer !

Finalement, c’était bien de faire l’ascension de nuit, car lorsque je vois la pente de jour, je ne l’aurai jamais grimpé !

On arrivera sur les rotules au Kibo Camp vers 10H30. On fait une pause de 2H pour manger et faire une sieste puis il faut redescendre à Horombo Hut !!!

Dans la même journée, on aura enchaîné 1200m de dénivelé positif sur 6 km puis 2200m de dénivelé négatif sur 16km. Le soir on foncera se coucher à 18H!

Jour 6

Descente vers la douche et le Wifi ! Contrairement au trek au Népal, il n’y a aucune possibilité de se doucher même à l’eau froide pendant toute l’ascension du Kili !

Une fois l’objectif du sommet atteint, tu n’as plus de motivation pour marcher, tu souhaites descendre le plus vite possible !

On regarde pour une dernière fois avec beaucoup d’émotions le Kilimandjaro.

La descente est plutôt chiante car tu repasses par le même chemin que pour monter. On va faire 2000m de dénivelé négatif pour atteindre vers 13H la « Marangu Gate »

On nous remet un certificat d’ascension, je suis le 163 592eme à toucher le sommet du Kili ! Je pensais qu’il y en aurait moins !

À la fin du trek, on doit donner des tip’s à l’équipe qui nous accompagne soit un guide, son assistant, un cuisiner et deux porteurs. En gros, il faut donner 10% du prix que l’on a payé, je vais lâcher 100$…

On me dépose au Backpacker Hostel de Moshi qui est la ville au pied du Kilimandjaro.
Il faut une chaleur énorme, en 24H, Je suis passé de -15 à 32 degrés !

Pour la première fois depuis que je suis en Tanzanie, je vais boire une bière « Kilimandjaro », je ne voulais pas la goûter avant l’ascension, c’est l’ultime récompense !

Demain, je prends un bus de 8H pour rejoindre Dar es Salaam, la capitale de la Tanzanie.